Présenté lors de l’assemblée générale de l’association “Une École à Bodh Gaga”, le 11 juin 2022 à Lusse.
Chers amis,
Il y a un an, vous avez voté pour un nouveau « French Committee » qui prenait la suite de Patrick Brion, Michel Dreux et Anne-Marie Dumont, sans oublier Corinne qui s’est investie de nombreuses années. Depuis les débuts, avec tant d’autres, Jean-Marc, Patrick, Michel et Anne se sont dévoués corps et âme à la création de l’Association “Une École à Bodh Gaya” puis à sa mise en œuvre au jour le jour. Ils restent à nos côtés en tant que membres du Conseil d’Administration, à titre consultatif, pour nous aider de leur expérience.
Jean-Marc Gandit continue sa tâche de trésorier. Lors de sa rencontre avec Rajesh, qui à l’époque travaillait dans l’hôtel où il logeait, il avait su détecter la véritable vocation que ce jeune homme portait en lui ; c’est ainsi que l’Aventure avait commencé.
Il reste régulièrement en contact téléphonique avec ce jeune directeur sans qui l’école ne pourrait exister. Avant tout, ce qui fait l’originalité et la fiabilité de “notre” École, c’est qu’elle est basée sur une amitié profonde et une confiance totale qui n’a fait que se solidifier au fil du temps.
Que ces pionniers qui, de leur énergie, ont bousculé des montagnes, soient ici remerciés de tout cœur par nous tous pour cette œuvre magnifique qu’est l’École à Bodh Gaya.
Je préfère utiliser ce nom de “French Committee”, plutôt que Conseil d’Administration, pour parler de notre équipe. C’est comme cela que nous appellent les Indiens. Nous représentons pour eux “l’autorité” qui permet à Rajesh de prendre certaines décisions sans pour autant en endosser toute la responsabilité.
Avec Jean-Marc Gandit, Yves Tisserand le secrétaire et Catherine Lemoine qui l’assiste, nous avons fait de notre mieux pour reprendre le flambeau, et je suis particulièrement honorée et touchée par le titre dont je suis parée. Je suis fière de servir, avec mes compagnons de route, cette Association non seulement utile mais particulièrement sympathique.
Ce sont des liens très forts, de cœur, qui se tissent depuis près de vingt ans entre l’Inde et l’Europe, infiniment précieux en cette époque particulière.
La pandémie a sévi un peu partout, en Inde comme ailleurs. On pourrait reprendre les mots de Patrick Brion dans son rapport moral de l’an dernier.
Tout ceci a entraîné complications, décisions à prendre dans l’urgence et projets de voyages annulés.
Côté Inde
En ce qui concerne le district de Bodh Gaya, la pandémie a entraîné des difficultés, des confinements particulièrement graves dans le contexte de cet état qu’est le Bihar, le plus pauvre de l’Inde.
Rendons hommage à Rajesh pour sa réactivité immédiate, son intelligence, sa sagesse. Il a permis d’éviter les drames et n’a pas ménagé sa peine, ainsi que celle de tous les membres de cette école, professeurs et personnel médical. Le dispensaire est toujours resté ouvert aux habitants des villages alentour.
Dès que les écoles ont été fermées, Rajesh s’est organisé, aidé de sa famille et des élèves des grandes classes, pour distribuer chaque mois aux villageois des produits alimentaires de première nécessité, ce qui leur a permis de pouvoir survivre puisque les élèves ne bénéficiaient plus des repas pris à l’école.
Pour ne pas laisser les enfants sans travail, chaque semaine il distribuait dans les villages des photocopies des cours préparés par les professeurs ainsi que le travail à faire à la maison. Il les ramassait la semaine suivante en échange des corrigés et des nouvelles leçons.
Depuis ses débuts il y a 19 ans, l’école a reçu 594 enfants. Le dernier enfant pris en charge il y a très peu de temps porte donc le numéro 594. A l’heure actuelle l’école reçoit 286 élèves soutenus par 258 parrains et marraines (chiffres de mai 2022).
Résultats des examens
Les examens d’État de fin de cycle (en classe 10) se sont passés normalement en mars et 27 élèves (10 garçons et 17 filles) ont été reçus : 2 mentions Très bien (1 fille, 1 garçon), 14 mentions Bien (9 filles et 5 garçons) et 4 mentions Passable (7 filles et 4 garçons).
Chaque année, ils nous ont habitués à des résultats aussi bons que dans les écoles privées. Remarquons qu’il n’y a pas de différences notables de résultats entre filles et garçons. Certains vont pouvoir poursuivre leurs études ; l’État du Bihar peut leur offrir des bourses. Rajesh est allé dans les villages pour rencontrer ces élèves et prendre connaissance de leurs projets.
Leurs choix de carrière sont intéressants :
Chez les 17 filles :
– 8 souhaitent devenir professeurs
– 4 infirmières
– 2 professeurs de couture
– 1 officier de police
– 1 cuisinière
– 1 va se marier l’an prochain.
Quant aux garçons :
– 3 veulent aller dans l’Armée
– 2 veulent travailler avec leur père dans l’agriculture, avec de nouvelles technologies.
– 2 officiers de police
– 1 professeur
– 1 technicien
– 1 infirmier.
Leurs perspectives d’avenir sont plus sereines grâce à votre aide.
Un très grand merci à vous de la part de leurs familles, de la population des villages et de nous tous !
Cependant, l’école ayant été désertée un certain temps, des parties de bâtiments ont subi des dégradations dues à la mousson et aux écarts de température.
Il a fallu parer dès que possible aux réparations nécessaires, ce qui a été organisé de façon très diligente par Rajesh. Nos finances sont saines, et cela n’a pas eu d’impact négatif.
Côté France
Le nouveau French Committee s’est mis à la tâche.
Un travail de Titan a été accompli par Yves. Il a rassemblé informatiquement toutes les données patiemment recueillies au fil du temps par Anne et Michel, ce qui facilite les démarches administratives, telles que l’édition des reçus fiscaux annuels et le suivi des parrainages.
Cela nous permet également de répondre aux attentes des nombreux parrains qui souhaitent recevoir des nouvelles plus fréquentes de l’école.
Catherine et Marilyn (une marraine qui s’est proposée pour écrire des articles sur l’Inde), de toute l’ardeur de leurs jolies plumes nous proposent depuis septembre 2021, chaque mois, des lettres partageant les dernières nouvelles de l’école et des articles agrémentés de photos sur les us et coutumes de l’Inde afin de nous rendre ce pays attachant plus familier.
Comme les années précédentes, vous recevez nos lettres bisannuelles :
– celle de septembre-octobre est, comme toujours, envoyée à la fois par e-mailing et par la poste pour ceux qui ne sont pas connectés ;
– celle de mars-avril est systématiquement envoyée par la poste car nous y joignons les reçus fiscaux. N’oubliez pas de les ouvrir !
Facebook est un vecteur qu’il ne faut pas négliger. Il y a quelques années, Marilyn a eu l’idée d’y créer une page au nom de Une École à Bodh Gaya. Elle continue à la faire vivre. N’hésitez pas à aller y faire un tour !
Les défis qui nous attendent
Un point cependant nous tracasse : la pérennité de l’école.
De l’avenir de l’école dépend aussi la vie des villages.
La nouvelle année scolaire a déjà débuté et c’est le moment d’accueillir de nouveaux enfants dès la classe maternelle. Rajesh est très sollicité par les familles. Avec sagesse et délicatesse il privilégie celles qui sont les plus démunies. Mais de nombreuses demandes ne sont pas comblées.
Nous avons pourtant de la place pour recevoir davantage d’élèves, sans même avoir besoin de construction supplémentaire.
Le problème qui se pose à nous est donc de trouver de nouveaux parrains qui acceptent de s’engager pour la scolarité d’un enfant. C’est pourquoi nous désirons vous solliciter pour parler de l’école autour de vous afin de donner envie à d’autres personnes de parrainer un enfant. Non seulement l’enseignement que reçoivent les élèves est comparable à celui des écoles privées très coûteuses, mais il est délivré avec cœur et dans un esprit qui favorise au maximum le développement des qualités de chaque élève, dans une ambiance sereine, bienveillante et digne, sans tenir compte des castes.
A nous tous de nous mobiliser !
Merci, chers parrains et marraines, de votre soutien sans faille, de votre intérêt et aussi de vos suggestions. Merci aussi de vous être déplacés pour cette Assemblée Générale. Nous sommes heureux de reprendre les contacts directs après ces longs mois de distanciation.
Ensemble, nous formons une belle famille. Recevez toute notre gratitude.