L’atelier de couture, les femmes des villages, l’émancipation…

Un article de Catherine

Avec l’envie de continuer à partager les moments privilégiés que le “French Committee” a vécu lors de notre voyage de mi-février, me reviennent des images, des couleurs, et surtout des émotions ressenties au contact des femmes de l’atelier de couture qui jouxte la cour des enfants.

Nombreuses sont les femmes à y participer chaque jour, environ une vingtaine, qui taillent, piquent, surjettent de petits modèles de vêtements dessinés au préalable sur un patron de papier. La «professeur» de couture, que j’avais déjà rencontrée par le passé, a toujours la même fierté qui se dégage d’elle, dans le regard, la démarche, la posture.

Les participantes à cette école de couture viennent couper leurs modèles sur une large et longue table dont l’enseignante n’est pas peu fière de l’acquisition! Elles y réalisent des brassières, des tuniques, de petites robes, des bavoirs brodés, acquérant tout un savoir-faire qu’elles pourront utiliser pour leur propre famille ou pour des travaux de commande à leur compte.

Car il s’agit bien d’une école de couture, dont le temps de formation est de six mois, à l’issue des quels ces dames reçoivent un diplôme, officiel, qui leur permet de prétendre à un emploi de couturière.

Dans cet espace dédié aux femmes nous avons été interpellés et étonnés par un autre aspect de ce qui y est proposé : il s’agit de l’atelier «maquillage»! Au départ je l’avais perçu comme un petit «plus» entre femmes, un geste féminin en rapport avec l’image de soi.

Mais Rajesh, le directeur, nous en a expliqué un tout autre aspect. En effet nous étions à Bodh Gaya pendant la période propice aux mariages, nombreux chaque jour dans tous les quartiers à en croire le tintamarre des hauts parleurs poussés à fond la nuit tombée. Et lors de ces cérémonies, le maquillage de la mariée, chargé et sophistiqué est d’une grande importance.

En apprenant à manier habilement fond de teint, blush, technique de l’œil de biche, lèvres rouges, les apprenties esthéticiennes de notre école peuvent ainsi ponctuellement trouver un travail recherché grâce à leur nouveau savoir-faire, gagner ainsi leur propre argent, et faire un grand pas de plus vers l’émancipation.

Avec l’éducation donnée aux enfants, la formation que viennent chercher ces femmes des villages est un aspect important de la volonté d’accès à l’éducation que l’état du Bihar impulse dans sa lutte contre l’illettrisme des femmes. Nous sommes si fiers d’y participer grâce à votre soutien !

Et pour prolonger le plaisir, voici quelques photos de l’atelier de tissage où sont fabriqués les uniformes des enfants :